Pourquoi le projet OPP-ERA ?
La mesure de la charge virale VIH est un outil de diagnostic privilégié pour assurer le suivi des patients vivant avec le VIH/sida. Grâce à ce test, réalisé six mois après l’initiation des traitements antirétroviraux puis une fois par an, les patients et les cliniciens peuvent s’assurer du succès thérapeutique du traitement. Dans le cas contraire, il permet de détecter les patients ayant un problème d’observance aux traitements ou pour lesquels le traitement n’est pas ou plus efficace, afin de leur proposer d’autres lignes de traitement. La charge virale indétectable est ainsi identifiée comme l’indicateur clé de l’efficacité du traitement antirétroviral.
Néanmoins l’accès aux tests de charge virale reste insuffisant aujourd’hui, notamment car il présente de nombreux défis pour les systèmes de santé des pays en développement. Quelle que soit la technique utilisée, la réalisation des tests requiert l’existence d’infrastructures et de personnels formés, l’achat et la maintenance d’équipements ainsi que l’approvisionnement en continu de réactifs nécessaires à chaque test. Des activités de formation des médecins et de sensibilisation des patients doivent être réalisées sur le long terme, pour les encourager à recourir à ces tests de charge virale et pour les accompagner dans l’utilisation des résultats.
Le prix des équipements puis des réactifs, malgré des efforts internationaux de négociations des prix, reste très élevé pour beaucoup de pays. Parmi les solutions techniques existantes sur le marché, beaucoup sont onéreuses et imposent l’achat des réactifs auprès de la même entreprise que les équipements.
Lancé en 2013, le projet OPP-ERA a permis de développer à plus large échelle l’accès aux tests de charge virale à un coût abordable au Burundi, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et en Guinée grâce à la mise en place de plateformes polyvalentes et ouvertes (OPP), un système innovant de biologie moléculaire. Le projet s’est ainsi inscrit dans la démarche des objectifs mondiaux de lutte contre le VIH qui visent à ce que 90% des patients sous traitement antirétroviral aient une charge virale indétectable d’ici à 2020.
A Voir : Webdocumentaire Le projet OPP-ERA au-delà de la solution technique